La rencontre du jeune Sage - au Bénin

« Tu sais, je ne te mens pas, on est tous frères. Je ne te mens pas ! Dis-moi pourquoi l’homme d’aujourd’hui oublie que ses frères sont ses frères ? Aujourd’hui tu connais ton père et ton grand père, mais tu oublies que le père et le grand père de ton grand père sont tes aïeux. Tu vois moi je suis rasta et je n’oublie pas ça. Je n’oublie pas que nous remontons tous aux mêmes ancêtres. Nous sommes tous africains mon frère. Nous avons tous le même héritage. Ce qui nous rend différents, c’est notre culture. Je ne te mens pas. C’est notre culture qui change, notre racine est la même. Nous sommes tous noirs. L’Afrique est la terre mère, la fondatrice. Pourquoi les Hommes oublient-ils ça ? Des fois, j’observe les hommes et je vois en eux qui sont noirs. Je te jure, je ne te mens pas. Et oui. Je le vois quand ils se touchent, quand ils bougent, quand ils dansent. Je le vois ! L’homme est né de la danse. Il renoue avec ses racines africaines quand il danse. Quand j’étais petit, ma mère me touchait avec ses mains, elle me caressait pour que je me sente bien. Je vois que vous êtes africains quand vous apprenez à faire les massages. Ici, tout ça est dans notre sang, et c’est l’héritage de nos aïeux.

Alors pourquoi l’Homme cultive-t-il le mensonge et ne prêche-t-il pas l’amour ? Mon père mentait, et ma famille a souffert. Mon père n’a pas dit à ma mère qu’il avait déjà une femme quand il l’a épousée. Et ma mère a souffert. J’ai vu sa souffrance et je l’ai partagée. L’Homme se ment à lui-même et il fait souffrir l’humanité.

Moi ce qui m’a toujours intéressé, c’est la nature. Je demande à Dieu de comprendre la nature. C’est tout ce que je veux savoir. Je lui demande aussi de me donner des réponses. Quand je prie, ma sœur, je le fais avec la nature. Je te jure, je ne te mens pas. Je regarde la mer, je regarde les vagues. Quand je pense à toi, la blanche, je prie pour que tu restes sur la terre mère. Et les vagues répondent à ma prière. La vague, elle vient, elle part, comme toi. Mais elle revient toujours. La nature m’a fait signe, je te le dis. »